Premières impressions chiliennes…
Arrivés à Santiago, ce qui nous frappe ce sont la neige sur les cimes et le froid dès que le soleil se cache ! Dire que la veille, nous nous baignions à Puerto Lopez. Je réalise à ce moment-là que le voyage ça va être ça, des chocs à répétition. C’est grisant. Ne serait-ce pas le piège de ce genre de voyages finalement, rechercher sans cesse la sensation forte. Je me dis que c’est peut-être pour ça que les voyageurs rencontrés en Amazonie étaient si blasés.
Heureusement, nous sommes accueillis au chaud (et encore plus dans le coeur) chez Igor et Carolina et leurs enfants et leurs amis, une famille que nous ne connaissons pas, mais ce sont des amis d’amis. Nos amis français ont passé beaucoup de temps au Chili et ont rencontré cette famille à qui ils ont demandé s’il était possible de nous héberger quelques nuits. Ce n’est pas rien d’accueillir une famille de cinq qu’on ne connait pas ! Qui le ferait parmi nous ? Notre voyage nous fera réfléchir à notre propre générosité. On arrive chez eux au milieu de l’après-midi, on sonne, Igor nous accueille à bras ouverts, nous montre notre chambre, nous demande si on a faim. Il pose sur la table un faitout avec un plat qu’il a cuisiné pour nous. L’amitié est immédiate. Puis on rencontre Carolina, Pedro, Marcela, Javier, Paolo. Et une amie à eux. On passe une soirée superbe, arrosée de vins chiliens. Avec eux s’affine notre itinéraire, on avait juste décidé d’aller à Valparaiso et pour le reste on comptait prendre leurs avis. Ils nous orientent plutôt vers le nord et le désert d’Atacama. Ca conforte nos choix, on n’est pas très équipés pour le froid et la Terre de Feu nécessiterait quelques achats. C’est l’hiver au Chili. J’ai peur qu’on se retrouve avec des vêtements qui ne sèchent pas.
Nous les accompagnons le lendemain à une manifestation contre le système de retraites instauré par Pinochet qui réduit les retraités à la misère (un instituteur touche environ 200 euros par mois pour un coût de la vie quasi-équivalent à celui de la France) et avons la sensation de vivre un moment historique : 1,5 millions de personnes dans la rue ! C’est festif et très bruyant…
Nous nous mettons au calme en allant visiter la première maison de Pablo Neruda, la Chascona.
le mythe valparaiso
Cap vers Valparaiso et le mythe. Collines (cerros), façades colorées, street art, bouillonnement citadin et culturel, enseignes Art Déco, pavés de ciment, port industriel et seconde maison de Pablo Neruda, la Sebastiana. On fait également l’acquisition de bonnet, foulards, chaussettes et un poncho pour Grâce. Parce qu’on a vraiment froid. Ce qui réchauffe bien aussi ce sont les empanadas et les beignets à la crème ! Virée à Viña del Mar, cité balnéaire qui jouxte Valpa et qui permet d’avoir les pieds dans le sable.
Avant de partir vers le nord, on décide de faire un petit détour par le sud à la Isla Negra, la troisième maison de Pablo Neruda. On ne peut pas ne pas boucler la boucle. C’est aussi plein de symboles un voyage et Pablo Neruda nous aura vraiment accompagnés un bon bout de chemin.