Développement durable, Quotidien

Ce que j’ai décidé de ne plus acheter (ou presque)

… Et ce que je force ma famille à ne plus acheter. Oui parce que je crois que l’écologie rend un peu marteau parfois. Surtout ce qui me tue je crois, c’est la c-o-h-é-r-e-n-c-e. Mais bon ça j’y reviendrai plus tard : me le noter, écrire un article sur la cohérence. Bref, c’est très difficile de mettre en place des changements dans sa vie, disons pour moi, alors c’est vrai qu’on n’a pas envie que tous nos efforts soient ruinés par son entourage. Du coup, ce que je m’interdis d’acheter, eh bien, on peut dire que je force un peu les autres à ne pas l’acheter. Enfin, ceux qui vivent avec moi, je ne me plante pas non plus devant les magasins comme une Femen des sacs de courses.

L’émission Ribines que je co-anime (quoi ? vous n’en avez pas encore entendu parler ? mais vite, c’est ici que ça se passe) me force, nous force, car je pense que c’est la même chose pour Marina ma co-animatrice, à lire beaucoup, à regarder des vidéos, à questionner des gens, pour finir par se questionner soi. Je ne peux pas dire que j’ai été une pionnière de l’écologie mais tout de même en Amap depuis 10 ans, le tri des déchets très tôt, mon second fils – qui vient d’avoir 11 ans – a porté des couches lavables et a été nourri quasi-exclusivement de bio, et nous aussi par la même occasion. Tout ça je dirais que ce sont des choses faciles, j’ai décidé de les faire sans que cela ne me demande le moindre effort : au contraire je crois que j’ai été heureuse de découvrir les Amap car je ne me sentais pas au top d’acheter des légumes en grande surface. Même les couches lavables, alors que quelques années plus tôt je me moquais doucement de ma copine Isabelle, ça devenait horrible que de les voir s’entasser dans la poubelle. Donc finalement ces changements m’ont plutôt soulagée.

Mais maintenant, faudrait passer à la phase deux. Celle qui demande un effort, de la créativité, du temps investi.

Donc je vais ici faire une petite liste de mes dix prochaines résolutions.

  1. L’essuie-tout. Le Sopalin quoi, chez nous, comme on est bretons, on dit même le Sopik. A la maison, il n’essuie pas grand chose à part nos mains et nos bouches à table. Ca me semble fou d’ailleurs de voir quelqu’un essuyer un plan de travail avec ça plutôt qu’avec une éponge. On peut aussi se moucher avec. Ca veut donc dire qu’on va devoir ressortir des serviettes en tissu ? Ca me semble archaïque, pas hygiénique et puis de la lessive en plus. Bon. Quelles sont vos expériences à ce sujet ?
  2. Les mouchoirs en papier. Les Kleenex. Les Kleenex chez nous, c’est juste pour l’extérieur, puisqu’à la maison, on se mouche dans le Sopik. Comme leur nom l’indique, les Kleenex ont l’avantage à mon sens d’être clean (je pense que ça vient de là et non pas de Paul Klee mais je n’ai pas vraiment fait de recherches…). J’ai toujours détesté enfant le mouchoir en tissu qu’on nous collait dans la poche, et je crois que ce qui me dégoûtait le plus, c’étaient les gens qui le sortaient de leurs manches ! Mais bon, si il faut, il faut, mais j’avoue que je ne me réjouis pas par avance. Heureusement je me mouche très peu.
  3. Le papier-toilette. Non ça c’est une blague. Mais certains ont déjà franchi le pas. Mais il faut être prêt tout de même. A moins d’investir dans des toilettes à la japonaise ?
  4. Les yaourts. Bon là, c’est un peu la contradiction. On fait depuis longtemps des yaourts maison avec une yaourtière qu’on a depuis des années et des années, mais quand même ils sont plus liquides non ? Alors régulièrement, on re-achète des yaourts. De toutes façons, il en faut puisque le pouvoir actif du yaourt se dilue au fur et à mesure dans le lait (entier). Dans le supermarché du bio qui n’est pas loin de chez nous, on trouve le yaourt en vrac. Mais là je sens le drame. Le yaourt qui coule par terre, et puis comme je n’ai pas de mouchoirs en papier, je vais devoir sortir mon mouchoir de ma manche… Et surtout, que fais-je du mouchoir en tissu plein de yaourt que je ne peux donc pas remettre dans ma manche ? Enfin, voilà, je ne le sens pas plus que ça. Donc un effort.
  5. Du papier cuisson. Là j’avoue que c’est un peu de la triche parce que ça me fait mal de mettre du papier cuisson à la poubelle alors qu’il a servi juste pour une cuisson par exemple. Du coup il sert souvent plusieurs fois, jusqu’à ce qu’il me dise « j’ai bien vécu, il faut me laisser partir maintenant ». Malgré cet acharnement thérapeutique, à chaque fois je me dis que ce n’est pas possible. Pourtant j’en achète du compostable mais quand même. Evidemment, la solution plaque de silicone ne m’attire pas du tout quand on sait les dégâts du silicone chauffé. Donc, c’est là que commencent les efforts, il va falloir huiler (je n’utilise quasi pas de beurre) et fariner. Eh ben j’ai déjà la flemme, je vais tester ma motivation donc. Je précise que aluminium et cellophane sont déjà bannis. Même si il est vrai que nous en avons encore dans les placards. Eh oui, un généreux donateur, et je le remercie hein !, nous a offert il y a maintenant 7 ans, 8 ans ? des rouleaux énormes d’aluminium et de cellophane format professionnel. Respectivement 400 mètres et 300 mètres de longueur. Impossible de les terminer, mais il est temps de nous séparer.
  6. Quoi que ce soit chez Amazon. Oui, ils sont vraiment efficaces, et ont des prix qui défient toute concurrence. Mais non, je ne peux pas cautionner. Je vous laisse taper « boycott Amazon » dans un moteur de recherche pour vous faire une idée.
  7. Des produits qui me répugnent pour faire plaisir aux enfants. Ca va des bonbons à la gélatine aux fast-foods américains en passant par les jouets douteux. Pour autant, je ne souhaite pas « priver » mes enfants, leur interdire quoi que ce soit. J’ai un grand de 16 ans, je pense qu’il doit être libre de ses choix, à lui de faire son chemin, ou pas. Et puis je n’ai pas envie qu’on bascule dans le mensonge de la bonne ou mauvaise conscience. Donc faites ce que vous voulez avec votre argent (merci les papys-mamys-tonton-tata-copains etc.), apprenez la valeur de ce que vous dépensez, soyez fiers ou non de ce que vous faites avec vos deniers, mais ne comptez plus sur moi pour acheter des choses qui vous font plaisir (très fugacement) mais qui me dérangent.
  8. Des vêtements pour lesquels j’ai des doutes sur leurs conditions de fabrication. C’est donc toutes les marques genre H&M, Zara, Mango, Monoprix, etc. etc. Mais aussi des Esprit, Roxy, Petit Bateau ou autre. J’imagine que ce n’est pas parce que je paye plus cher que les vêtements sont fabriqués dans de meilleures conditions, donc à mon avis, éthiquement parlant, un top Esprit à 49 euros n’est pas forcément mieux qu’un tee-shirt Kiabi à 9 euros. Pour m’habiller moi, ça ne me semble pas trop compliqué, quoique par exemple j’ai très envie de m’acheter un jean’s ces derniers temps et que d’envisager de mettre plus de 100 euros dans ce type de vêtements me pose problème. J’entends les sirènes de la raison qui me disent : « oui mais si tu n’achètes plus trois jean’s de ***** à 35 euros, tu peux facilement t’en acheter un bien ». Oui mais. Je n’ai pas vraiment l’impression que ça marche comme ça. C’est comme l’argument pour convaincre un fumeur d’arrêter : « 7 euros par jour sur une année, ça te fait 2555 euros par an donc au bout de 10 ans t’as mis 25 000 euros de côté. » Hum. Penser à vérifier les finances d’un fumeur repenti au bout de 10 ans. Ce que je veux dire, c’est que l’argent on le met ailleurs et donc bien que je n’ai pas acheté de jean’s depuis bien longtemps, ça me semble toujours un budget de mettre 100 euros dans un pantalon.  Mais admettons que j’y parvienne. Quid des enfants qui grandissent hyper vite ? Je préconise de commencer le minimalisme par eux !
  9. Des cosmétiques non-bio. La question n’est plus tant celle de l’achat mais celle de refuser le don : le soin gagné chez l’esthéticienne, les échantillons, le cadeau (sans blesser). Et puis l’envie que provoque un packaging, la super-promo de trois baumes à lèvres au prix de deux tandis qu’on fait la queue à la pharmacie. La facilité de l’achat rapide.
  10. Du Scotch. Pas la boisson hein, le ruban adhésif. Juste parce qu’on oublie toujours qu’on en a, et qu’on en rachète par lot de 5, et qu’on en a jusqu’à la fin de notre vie. Plus sérieusement, il s’agit de vérifier vraiment ce que l’on possède avant d’en racheter. Donc de ranger pour être sûr que vérifier est simple. En tous les cas, intellectualiser et non pas banaliser l’acte d’achat, de la nourriture qui encombre déjà le garde-manger, aux médicaments qui viennent cacher ceux qui se périment, aux sacs en plastique de courses alors qu’on en a 10 d’avance, aux piles qui ne demandent qu’à être rechargées. Cela passe forcément par un peu d’ordre et d’organisation, et là c’est un effort.

Cela s’appelle un post fleuve. Qui montre bien que ce n’est pas très simple tout ça. Et encore là, j’ai évoqué des choses pour lesquelles je n’ai aucun affect. On n’a pas parlé de mon MacBook Pro ou de mon iPhone… Me le noter, écrire un article sur la cohérence. Mais c’est un objectif, et sans objectif, avance-t-on ?

 

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